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Vocabulaire METEO


   

ISOTHERME 0 degré

Partant du sol, un ballon-sonde traverse des couches d’air de plus en plus froides (sauf inversion). Il parvient toujours à un niveau où l’air est à 0°C.
Imaginons qu’on lâche en des endroits différents une multitude de ces ballons. Ils trouveront tous un point "0", sensiblement à la verticale du lieu de leur départ (en fait le vent les écarte plus ou moins de cette verticale).
L’ensemble de ces points appartient à une figure fictive en altitude : la "surface isotherme 0°C" ou, plus simplement, l’ "isotherme 0°C", qui devient même pour la commodité l’"iso 0" dans le jargon météo, en interne ou dans les échanges avec les usagers initiés (pilotes, alpinistes, parapentistes…).
En cas d'inversion, plusieurs isothermes 0 degré peuvent apparaître dans le même profil. Dans de tels cas, on utilise la position la plus élevée.

De même, on définit et utilise l’ "isotherme -10°C" ou l’"iso -10", en général quelque 1700 mètres plus haut que l’iso 0.

L’iso 0 change relativement peu d’un endroit à l’autre proche. Elle (la surface, la ligne isotherme – mais dans l’usage courant on dit aussi "il"…) peut adopter un profil assez proche d’une surface plane sur de vastes espaces, par exemple dans un anticyclone (2500 m à Lille, 2600 à Brest, 2600 à Paris, 2700 à Strasbourg, 2500 m à Bordeaux, 2600 m à Lyon…), mais le plus souvent elle monte ou descend lentement dans la transition entre un "anticyclone" (chaud en altitude) et une "dépression" (froide en altitude).
Elle montre même de vraies ruptures, des pentes très raides quand se présente un front, toujours lié à un changement plus ou moins radical de masse d’air ; une caractéristique des régimes perturbés au cours desquels l’iso 0 accuse régulièrement en peu d’heures des hausse ou baisse de 1000 m ou davantage (ce qui correspond, pour un niveau donné, à des fluctuations de l’ordre de + ou -6°C).
Son intérêt réside, pour le montagnard… dans la schématisation commode qu’elle fait de l’état thermique de l’atmosphère vue en coupe verticale.
Les bulletins en annoncent les fluctuations et, pour qui a quelque expérience, elles signifient bien plus que la seule intensité du refroidissement ou du réchauffement attendu.
Très schématiquement, l’iso 0 est au-dessus de 4000/4500m en été - à plus forte raison en hiver où ces valeurs sont rares, voire exceptionnelles dans nos régions - signifie beau en montagne (sans exclure de possibles orages locaux de fin de journée, "orages de beau temps", si l’on veut), mais que par contre des valeurs estivales inférieures à 3000 m s’accompagnent presque à coup sûr de mauvaises conditions.

Très directement, pour la pratique de la montagne, l’iso 0 est un bon indicateur pour évaluer quelle sera la qualité du "regel nocturne", tellement important pour l’agrément et la sécurité des courses de neige, pour se faire une idée aussi de la probabilité que les pierres restent scellées aux parois plutôt que de dévaler en chutes dangereuses, pour anticiper un risque d’avalanches (oui, oui, même en été, après de fortes chutes de neige en haute montagne), de ruptures de corniches, de bris de séracs (encore que ceux-ci dépendent essentiellement de la dynamique glaciaire qui les pousse vers l’aval, jusqu’à l’inévitable rupture).


Evolution de l'altitude de l'isotherme 0°C lors de cette année à Payerne et climatologie depuis 1954

Radiographie de l’atmosphère

Les services météo nationaux utilisent des ballons-sondes pour mesurer les paramètres météo en altitude.
Gonflés à l’hélium (He), gaz très léger (on en remplit aussi les dirigeables car, neutre et ininflammable, il est bien moins dangereux que l’hydrogène (H2) utilisé auparavant), ces derniers emportent un boîtier avec des capteurs et de l’électronique qui transmet les mesures au sol tout au long de l’ascension.
On détecte ainsi les profils de température, de pression, d’humidité relative jusqu’à des altitudes proches de 30000 m.
La localisation permanente du ballon par GPS permet de connaître finement le vent à tous les niveaux.
Les informations recueillies sont automatiquement codées, rassemblées en message chiffré, transmis au centre de Toulouse pour traitement par le calculateur central de Météo-France, et simultanément distribué aux autres pays en échange des leurs.
C’est d’ailleurs un Français qui a mis au point cette technique de "radiographie" de l’atmosphère : Teisserenc de Bord, à Trappes, dès la fin du XIXe siècle.


LE NIVEAU de GEL

Pour qui connaît bien les spécificités du relief, l’iso 0 est insuffisante à qualifier l’état des températures sur toutes les pentes, dans les couloirs et les creux du relief, selon qu’ils sont recouverts de végétation, de roche, de neige ou de glace. L’iso 0 se rapporte strictement à la température en "atmosphère libre", c'est-à-dire loin des influences thermiques "parasites" des sols.
Ceux-ci ont leurs propres réactions : ils modulent, là où ils sont, l’ambiance de froid ou de chaud que la masse d’air en place impose à grande échelle (synoptique, dit-on en météo).

Le sol réagit aux influences extérieures en fonction de sa nature, de sa couleur, de son orientation par rapport aux rayons du Soleil. Toutes ces particularités font que le "niveau de gel", à savoir l’altitude à laquelle un sol, l’eau, la neige sont gelés en cours de nuit (surtout la nuit, mais aussi en journée), est très différent au même instant d’un endroit à l’autre de la montagne.
Le froid de rayonnement nocturne coule des sommets et versants vers les endroits inférieurs qui seront donc plus froids, surtout s’ils forment cuvette. La neige se refroidit bien plus que la roche ou que la végétation : elle pourra geler bien en dessous de l’iso 0, surtout si elle se trouve… dans une cuvette justement.

Exemple, pour fixer les idées : avec une iso 0 à 4000 m en été, la neige d’un névé peut geler à 2000 m.
De nombreux paramètres compliquent les choses : air humide ou sec, nuages ou pas, vent ou calme, topographie (les couloirs canalisent le froid, les dépressions fermées le retiennent…).

En été, Les bulletins météo indiquent quelle "qualité de regel" l’alpiniste peut escompter pour les nuits à venir.




Exemples de décalages
entre "iso 0" et "niveau de gel",
le jour et la nuit





Les INVERSIONS de TEMPERATURE

La température est un paramètre extrêmement fluctuant, dans le plan horizontal, sous l’influence du vent, de la nature du sol, des variations de l’état du ciel, d’un relief voisin (obstacle au soleil, aux nuages, brises, vents spécifiques comme le foehn…)...
Elle l’est aussi dans le plan vertical puisque, en moyenne, plus on s’éloigne du sol plus la température baisse.
Toutefois, en saison froide surtout, on découvre que cette répartition n’est pas toujours respectée, qu’il peut faire bien meilleur, plus doux, en altitude qu’en plaine. Cela provient du fait que le soleil très affaibli perd alors beaucoup de son influence au profit du sol. Lorsque les jours sont courts, le bilan d’énergie est le plus souvent négatif à la surface de la Terre dans nos régions.
Peu de soleil, en intensité et en durée, déperdition calorique du sol par rayonnement devenant prépondérante, accentuée parfois par la présence de neige. Le sol devient alors une sorte de "plaque réfrigérante" refroidissant l’air à son contact. Au fil des jours, sur de vastes surfaces pouvant recouvrir plusieurs pays en conditions anticycloniques, une nappe froide de 1000 à 1500 m d’épaisseur en moyenne s’étale et se fige, peu mobile, dissociée de l’atmosphère qui la domine.
Sa densité la cantonne aux basses couches, tout contre le sol (dérisoire épaisseur que ces 1000 m par rapport au rayon terrestre de quelque 6000 km, un rapport insignifiant de 0,00017 !).
L’inversion de température n’est donc pas propre à la montagne. Par contre c’est là qu’elle est facilement traversée à l’occasion de trajets, observée dans tous ses contrastes.
La montagne apporte même sa touche personnelle à ce phénomène à l’échelle des pays en "versant" encore plus de froid dans les vallées : les pentes, surtout enneigées, se refroidissent fort au long des longues nuits claires ; l’air à leur contact perd aussi de la chaleur, devient plus dense, plus lourd… et coule en aval. Ainsi les inversions sont plus accentuées au pied des montagnes.

Dans cette pellicule inerte s’accumulent non seulement le froid, mais aussi l’humidité, toutes les pollutions (!!!). Étant coupée du reste de l’atmosphère (quand on verse de l’eau froide dans un bain à température normale, on constate qu’elle se rassemble au fond et s’y maintient un bon moment si on ne mélange pas l’ensemble), elle n’échange plus rien avec les couches qui la surmontent et vit de sa propre vie, ayant plutôt tendance à se refroidir de plus en plus d’un jour à l’autre.
Il arrive qu’elle se réduise à quelques dizaines de mètres d’épaisseur seulement sous l’effet d’un vent doux qui la rabote, c’est alors que les conditions y deviennent les plus détestables car l’humidité s’y accentue dans le volume restreint, entretenant des brouillards très denses, les pollutions s’y concentrent, devenant plus toxiques encore. Heureusement, ces conditions-là durent rarement plus de quelques heures.

La nappe inférieure froide est séparée de la couche qui la surmonte par la "surface d’inversion", zone de transition où on passe de l’une à l’autre, sur 100 à 200 mètres. La température y amorce sa hausse. La visibilité est la plus médiocre, voire dangereuse, tout au sommet de la nappe froide, tant, la plupart du temps, la concentration d’humidité, de brouillard se fait à cet endroit, sorte de couvercle qui empêche tout transfert vertical d’une couche à l’autre.
C’est aussi juste avant que la température ne commence à remonter qu’elle est la plus froide de tout le parcours Elle est même souvent négative, vers 800/1200 m.
Cette basse température associée à la très forte humidité, au brouillard le plus souvent, entraîne la formation de givre sur les arbres fantomatiques, les herbes ou la neige du bas-côté, voire la route.

Quittant la nappe froide, c’est brusquement, en roulant, un changement d’univers (c’est pareil à pied, bien sûr, seulement moins brutal et spectaculaire).
On débouche en pleine lumière, de jour, sous une voûte d’étoiles très brillantes, de nuit. La visibilité devient excellente, l’humidité relative passe de 100% à 30/40%.
La hausse de température atteint fréquemment 10 à 15°C, au point que, punissant la plaine avec quelques degrés seulement, et encore, des degrés "humides", qui "pèsent plus lourd" (l’humidité est un facteur aggravant sur le plan confort : le froid pénètre plus, "jusqu’aux os", tout comme les degrés "chauds" combinés à l’humidité asphyxient la peau moite qui ruisselle, privée d’évaporation, dans les situations orageuses chez nous, les climats équatoriaux ou tropicaux océaniques), l’inversion est une bénédiction pour les activités en montagne hivernale.

un schéma d'inversion





un profil de radio-sondage
avec plusieurs inversions
dont 2 plus marquées
(une au sol et l'autre à 1500m)



(radiosondage de Payerne
le 1er février 2023 à 00 UTC)



LE RAYONNEMENT

Il transporte une énergie qui se transmet d’autant plus efficacement à la surface éclairée que celle-ci le prend de plein fouet, c'est-à-dire perpendiculairement. A l’inverse, quand rayonnement et surface sont parallèles aucun dépôt d’énergie ne se produit.
La Terre offre toute une gamme de températures, de la plus chaude au la plus froide, de l’équateur (quasiment perpendiculaire en permanence à la lumière solaire) aux pôles dont l’inclinaison est soit  très faible, soit parallèle (équinoxes), soit telle qu’elle conduit à la privation totale de jour.
Les variations saisonnières de la hauteur du Soleil au-dessus de l’horizon modifient la répartition de son énergie : à 60° de latitude Nord, 1 m² de sol reçoit en janvier 9 % seulement de la chaleur captée en juillet.

Tout corps rayonne car il contient toujours une chaleur qu’il veut partager avec son environnement. Et ce dernier l’influence de même en retour. Ces échanges perpétuels sont invisibles car ils se font dans l’infrarouge.  Leur  objectif : établir un équilibre idéal, sans cesse remis en cause, ne serait-ce que par le passage d’un nuage...
Un mur, un véhicule, un radiateur (c’est fait pour cela), la tôle d’un refuge au soleil distribuent de la chaleur, invisible mais sensible.
Avant d’aborder l’atmosphère, le Soleil envoie en moyenne à la Terre 1370 W/m² sur une surface perpendiculaire, une quantité heureusement peu variable (un radiateur électrique émet grosso modo 3000 W/m²). Mais, répartie sur la surface sphérique de l’atmosphère, cette puissance tombe à 342 W/m² en moyenne, distribuée au sol de façon très inégale à cause du filtrage de l’atmosphère, de l’angle d’incidence, des nuages, de la pollution.

Le rayonnement terrestre

Comme n’importe quel objet, la Terre rayonne aussi, vers l’espace. Ainsi, en tous lieux, coexistent perpétuellement deux rayonnements de sens contraires : celui qui vient du ciel, celui qui part vers le ciel. Les bilans en sont très différents entre la nuit et le jour.

- de jour : Par ciel dégagé, le Soleil réchauffe le sol. Simultanément la Terre émet son propre rayonnement, le plus souvent imperceptible à nos sens celui-là. Les nuages font écran aux deux rayonnements (par réflexion et absorption). Il en arrive moins, il en part moins.
Au total, un bilan toujours nettement positif mais moins que par ciel tout bleu : il fait moins chaud, mais il peut faire "lourd" en été, ce qui est plus inconfortable.

- de nuit : Par ciel clair, le rayonnement provenant du ciel est quasi nul. Par contre, la Terre poursuit son émission. Le bilan, cette fois, est négatif : le sol perd des calories, sa température baisse. Le refroidissement local est d’ailleurs différent selon le revêtement du sol : un sol enneigé rayonne beaucoup plus,  les gelées sont bien plus sévères. Les nuages modulent plus ou moins cette économie. Par ciel couvert, la perte de calories de la Terre est très ralentie par l’ "effet couette" des nuages. En renvoyant au sol une grande part du rayonnement qu’ils en reçoivent, ils atténuent considérablement la chute de température nocturne.

En moyenne, le bilan d’énergie est largement positif. Cela dépend de la latitude, évidemment, mais dans les zones équatoriales, tropicales et tempérées l’excédent annuel de calories est très net. Le bilan est lié aussi à la nature du sol : une surface caillouteuse ou rocheuse s’échauffe bien davantage que de l’herbe, de l’eau, de la neige…

Un objet éclairé par le Soleil se réchauffe, "monte en température". Pourquoi ?
Parce que l’énergie contenue dans les ondes excite les molécules de la matière. Elles sont toujours en mouvement ces particules et c’est leurs innombrables frictions entre elles qui leur procurent une chaleur interne, celle que l’on ressent en les touchant. Ce n’est qu’à la température théorique du "zéro absolu" (-273,15 °C) que toute agitation cesse dans la matière. L’éclairage du Soleil provoque donc un supplément de remue-ménage à l’intérieur des objets : leur température s’élève.
En somme, la température n’est qu’une indication de l’état d’agitation interne d’un corps. Celle de l’air s’obtient avec un thermomètre, du plus classique (la colonne de mercure graduée des thermomètres d’antan) aux plus sophistiqués de la technologie moderne (affichage des valeurs sur écran).

Inertie thermique saisonnière

La température fluctue au fil des jours selon la hauteur du Soleil. Pourtant, s’il est au plus bas vers le 21 décembre, la température moyenne quotidienne n’atteint ses plus faibles valeurs que dans les 10 derniers jours de janvier.
De même, il est au plus haut vers le 21 juin, mais, les plus fortes températures moyennes de l’année sont relevées dans les 10 derniers jours de juillet (Sirius – étoile encore appelée Canicula – se lève et se couche en même temps que le Soleil dans notre ciel entre le 24 juillet et le 24 août, d’où l’expression de "canicule").
Ce décalage s’explique par l’inertie thermique de l’atmosphère, des sols, mais surtout des mers. L’influence maritime est d’ailleurs, partout, un puissant facteur de modération des excès : elle tempère le climat des côtes par sa température mais aussi par l’humidité qu’elle répand à sa proche périphérie).

Les unités de températures

L’unité officielle de température est le degré Kelvin (°K) auquel se rattache le degré Celsius (°C). Les Américains utilisent toujours le degré Fahrenheit (°F).
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NB : mettre la température à convertir dans l'une des cases et la conversion apparaîtra.
Les petits curseurs (à droite) permettent ensuite d'augmenter ou diminuer les valeurs.



Surfaces éclairées par un même tube de lumière selon l’incidence

- sur le globe ___- en montagne
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Répartition des rayonnements
émis et réfléchis



Bilans de jour et de nuit
par ciel clair et ciel couvert


La ronde des saisons et
les variations d’éclairement


TEMPERATURE au SOL

Elle est extrêmement différente d’un endroit à l’autre selon la nature du revêtement. D’une façon générale, le sol accumule des calories reçues directement du Soleil, en restitue une grande part en rayonnant lui-même ; le bilan de cet échange détermine sa température.
Les étendues marines se comportent de même, selon des modalités propre à l’eau (pénétration de la lumière sur quelques mètres, le plus souvent brassés par les vagues, répartition des calories dans un grand volume, ce qui en atténue la hausse de température, procurant ainsi aux océans – plus des 2/3 de la superficie de planète tout de même - un rôle de régulation thermique essentiel).
La végétation, quand elle existe, intercepte la lumière et garde dans ses tissus une part de l’énergie solaire pour sa croissance. La récupération de l’ "énergie verte" de la biomasse est une des promesses "propres" de substitution aux sources fossiles de toute façon limitées (gaz, pétrole, charbon…).
Une ressource "durable" puisque recyclable à l’infini : on l’utilise, elle rejette du CO2, mais il sera récupéré par la culture suivante…

En journée, la température de la surface du sol peut monter, selon sa couleur, sa constitution à des températures assez hautes. S’il est isolant, les calories prises au soleil se répartissent dans un petit volume superficiel où la température monte beaucoup (le sable sec). S’il est conducteur, les calories gagnées concernent un plus grand volume où la hausse de température est modérée  (une terre labourée et humide).

De nuit, seule persiste la déperdition de chaleur vers l’espace, plus ou moins contrariée, modulée par l’importance de la couverture nuageuse. La température baisse, inégalement, selon la nature du sol également, mais les contrastes sont bien moins grands qu’au soleil.

L’humidité du terrain joue un très grand rôle en introduisant un "tampon" thermique.
Dans la journée, la présence d’eau dans le sol freine la montée en température, d’abord parce qu’il faut la chauffer en plus du sol sec, ensuite parce que son évaporation produit de la fraîcheur.
De nuit, un sol sec refroidit vite, surtout s’il est mauvais conducteur. Un sol imprégné d’eau (terre, humus…) doit en plus refroidir l’eau qu’il contient, ce qui freine sa baisse de température. Éventuellement, au niveau crucial du 0°C s’enclenche la congélation de l’eau contenue, ce qui stabilise la baisse de température des premiers centimètres, tant qu’elle n’est pas achevée (l’eau dégage de la chaleur en gelant).


TEMPERATURE de SURFACE NEIGE

En journée, la neige renvoie vers le ciel presque toute la lumière reçue du Soleil, d’autant plus qu’elle est fraîche donc bien blanche. Elle capte peu de calories, par contre elle en émet constamment beaucoup. Son bilan thermique est facilement négatif, ce qui fait que, au cœur de l’hiver, elle peut rester "poudreuse", même en plein soleil, même quand l’air est à température positive et que – absence de vent aidant – on peut skier en pull. De toute façon, sa température ne peut jamais dépasser 0°C.

De nuit, lorsque le ciel est dégagé, la neige rayonne intensément. Du fait de ses propriétés isolantes, la baisse de sa température se cantonne pour l’essentiel à une mince couche superficielle où elle descend beaucoup, surtout quand elle est fraîche, alors que ses cristaux ont peu de contacts entre eux, à cause de leur forme, de leur rigidité, parce que beaucoup d’air les enveloppe.
C’est ainsi que les écarts entre la température de surface neige et la température de l’air sous abri atteignent fréquemment 10 à 15°C (exemple : -5°C sous abri, -15°C pour la neige superficielle).

Le "manteau neigeux" est du reste un sol très particulier. Ses caractéristiques (couleur, albédo, humidité, pouvoir isolant, très grande capacité à rayonner vers le ciel …) lui donnent un comportement thermique  très contrasté entre jour et nuit, et par rapport aux autres sols. Cette hypersensibilité de la neige se manifeste par quantité de conséquences plus ou moins heureuses. C’est le rapide regel sur la route dès que le Soleil est bas sur l’horizon : danger de glissade.
C’est l’évolution en mieux ou en pire des risques d’avalanches. C’est, plus anecdotique et "amusant", le fait que la 3ème série des skieurs d’une épreuve de descente passe devant les premiers partis (en principe nettement meilleurs), suite à une éclaircie qui – ouvrant d’un seul coup la porte au rayonnement vers l’espace – permet le regel superficiel brutal de la piste jusque-là à 0 °C, mouillée, "collant" aux skis, et qui, en quelques minutes, devient très "rapide". Quelques exemples parmi tant d’autres.

Bien entendu, toutes ces évolutions de températures du sol sont très dépendantes des mouvements d’air : le vent disperse la chaleur des surfaces et en limite ainsi la surchauffe, il accélère les processus d’évaporation, il apporte ses propres calories, parfois de façon inopportune (foehn), ou bien en retire (quand sa température baisse).
La pluie modifie aussi la température au sol (et de l’air) à travers l’influence, en plus ou en moins, de sa propre température (comme elle provient de haut, dans la plupart des cas elle refroidit son environnement), en étant à l’origine, quand elle cesse, d’un fort accroissement du potentiel d’évaporation.



TEMPERATURE du POINT de ROSEE

Dés la nuit tombée, par ciel dégagé, les prairies deviennent fréquemment humides. Si l’on déjeune à l’extérieur, on est obligé d’ajouter une "petite laine", pour se protéger de cette fraîcheur tombée des étoiles. Au matin, souvent, l’herbe est constellée de gouttes accumulées au fil des heures, les carrosseries également : la "rosée".

La "vapeur d'eau" contenue dans l’air se condense sur les objets les plus froids d’abord. Les gouttelettes grossissant en gouttes sont visibles sur ceux qui sont imperméables ; les autres l’absorbent. L’herbe se refroidit très vite parce qu’elle est isolante et mince ; les carrosseries  perdent vite leur chaleur du jour, aussi vite qu’elle l’accumulent, parce qu’elles sont très conductrices au contraire, qu’elles rayonnent beaucoup et que le froid s’y propage vite.

Ces observations montrent que lorsque l’air est refroidi il arrive un moment où il fabrique de l’eau. Le "point de rosée" est la température qui correspond  à ce seuil où l’air bascule d’un état humide (car l’air contient toujours de la vapeur, plus ou moins) à un état saturé qui déclenche l’apparition d’eau liquide.Par beau temps, point de rosée fluctue beaucoup en journée, à cause des mouvements ascendants qui pompent l’eau des basses couches dès que le sol s’échauffe. Au soir de telles journées, l’humidité retombe au sol.
Ce retour vespéral de vapeur à proximité du sol, combiné au refroidissement nocturne qui commence simultanément, amorce le dépôt de la rosée, mais aussi, éventuellement, la formation de "brume", puis de "brouillard".
Ces premiers troubles se manifestent dans les endroits les plus humides, dans les bois, dans les creux, qui rassemblent le froid ; ils se manifestent d’abord sous forme de bancs de brouillards d’une épaisseur verticale de quelques mètres seulement mais réduisant fortement la visibilité horizontale. Très dangereux, car ils surprennent l’automobiliste au détour d’un virage.
Et pire, il arrive, en hiver, que cette humidité locale rende la route glissante par plaques de "givre" ou de glace soudaines. Si on en dispose, surveiller l’écran affichant la température extérieure. Les constructeurs ont d’ailleurs prévu une alerte à partir de +3 °C puisque, par ciel dégagé et temps calme, le sol est généralement plus froid que l’air, le soir et dans la nuit.







Calcul de la température du point de rosée ou de l'humidité relative :

A l'aide de la matrice de calcul ci-contre, renseignez d'abord la température de l'air et la pression
- puis l'humidité -> puis clic sur "calculer" pour avoir les autres paramètres dont le point de rosée
- ou la température du point de rosée -> puis clic sur "calculer" pour avoir les autres paramètres dont l'humidité

(source matrice de calcul: Cactus2000)


L'HUMIDITE RELATIVE


Des équations permettent un calcul très précis de l’humidité relative de l’air à partir des températures courantes et des points de rosée. On en déduit aussi la masse d’eau présente dans un m³ (sous forme de vapeur , gaz invisible).
On sait déterminer la masse d’eau maximale – à "saturation" - qu’un m³ d’air est capable de contenir dans les mêmes conditions de température, ce qui amène à calculer le pourcentage d’humidité par rapport à l’état de saturation.
A saturation l’ "humidité relative" est de 100 %. Elle ne peut monter plus haut car tout apport de vapeur supplémentaire est rejeté sous forme d’eau ou à la rigueur de glace, bien en dessous de 0°C (cristaux de neige).
Elle évolue dans la journée ; dans nos régions entre des valeurs qui se rapprochent en moyenne des 80/90 % au lever du jour et 40/50 % par beau temps (les ascendances transportant la vapeur vers les couches supérieures).
L’hiver, par grand beau temps, elle tombe vers les 25/30 % sur les versants enneigés (car la neige capte la vapeur, en retire une partie de l'atmosphère).
L’été, en situation orageuse, inconfortable, elle monte jusque vers 60% ou plus.

Très empiriquement, en plaine ou en fond de vallée (sur les versants les processus sont plus complexes), on a une bonne idée de l’état hygrométrique de l’air en examinant simplement l’écart entre la température et le point de rosée. Plus l’écart est grand, plus l’air est sec. On peut aussi se faire une idée du risque de gel. Quand l’écart est faible le soir (2 à 4 °C), par beau temps calme d’hiver ou de printemps, avant une nuit qui s’annonce claire, cela signifie que l’air va vite s’humidifier, se saturer, ce qui pourra conduire à la formation de brouillard protecteur.
Par ailleurs, la condensation dégage beaucoup de "chaleur latente", qui va donc également limiter la baisse de la température.
Par contre, si l’écart est de 10 (exemple : à 18 h, il fait +8 °C et le point de rosée est à -2°C), l’air est alors bien sec et la baisse conduira sans doute à des gelées marquées.
Dans le brouillard, l’humidité relative étant de 100%, l’écart entre les deux températures est réduit à 0. Certes, il n’est pas courant de mesurer le point de rosée, mais désormais, grâce à Internet, on peut consulter des sites qui le fournissent presque en continu (d’heure en heure).
Il suffit pour en avoir une valeur convenable d’établir une moyenne dans son secteur à partir des relevés proches (des remarques valables pour les plaines – en montagne, il faut savoir détecter les bonnes informations en se référant aux rares stations présentes en montagne, ou en utilisant les profils de radiosondages).



L'hygrographe à cheveux mesure l'humidité relative de l'air et la retranscrit sur un papier gradué.
Cet instrument utilise la propriété du cheveu humain qui s'allonge quand il s'humidifie et se raccourcit quand il sèche.
Les cheveux roux et blonds, fins sont ceux qui réagissent le mieux aux variations d'humidité.

Auparavant dans les abris météo, la mesure de l'humidité relative se faisait grâce au psychromètre, constitué de deux thermomètres :
- le "thermomètre sec" qui mesure la température de l'air.
- le "thermomètre mouillé"», est maintenu mouillé par une mousseline imbibée d'eau en permanence.
L'évaporation de l'eau refroidit le thermomètre mouillé.
Plus l'air est sec, plus l'évaporation de l'eau est importante, plus la température du thermomètre mouillé diminue et plus l'écart entre les deux thermomètres est important.

Lorsque les 2 températures sont identiques, l'humidité relative = 100%
Une table de correspondance permettait ensuite de connaître la valeur de l'humidité relative avec ces 2 températures.



TEMPERATURE en ALTITUDE

En moyenne, elle diminue de 0,6°C pour 100 m d’ascension (6°C/km). La décroissance se poursuit jusque vers 12 km, toujours en moyenne, pour y atteindre autour de -60°C. A partir de cette altitude, la température se stabilise, et remonte même progressivement pour revenir à 0 °C autour de 50 km. La couche inférieure où la température décroît est appelée "troposphère", celle immédiatement au-dessus porte le nom de "stratosphère".
Le niveau où la courbe cesse de décroître est appelé "tropopause".
La troposphère rassemble 90% de la masse atmosphérique, et c’est dans cette couche finalement très mince (dans le rapport d’épaisseur du papier de soie par rapport au rayon de l’orange qu’il enveloppe !) que pratiquement tous les phénomènes que nous observons s’organisent. Dans les faits, de l’équateur aux pôles, l’altitude de la tropopause fluctue de 16000 m à 8000 m, plus haute et plus froide dans l’air chaud (oui, parce que la température y décroît plus longtemps), plus basse et plus "chaude" dans l’air froid.
Les brassages qui s’organisent dans la troposphère conduisent à des transformations où l’air décroît de 1°C/100 m quand il reste sec, de seulement 0,5°C/100 m quand il est "saturé" (nuage), à cause de la chaleur latente dégagée au cours de la "condensation".

Il est naturel que la température décroisse en s’éloignant de la boule "chaude" que représente la Terre. La troposphère correspond à une couche où les brassages convectifs partant du sol apportent une certaine homogénéisation d’ensemble. Ils sont plus puissants au-dessus des régions équatoriales et tropicales, ce qui donne plus d’expansion à cette couche inférieure ; et inversement au-dessus des régions polaires.
Si, globalement, la troposphère apparaît homogène, elle est en réalité constituée d’un empilement de couches horizontales différentes par leur température, évidemment, mais aussi par leur teneur en vapeur d’eau et, par voie de conséquence, par leur aptitude à générer des nuages, à provoquer des précipitations ou même des orages, selon leur "stabilité" ou "instabilité" interne : la troposphère est donc structurée comme un mille-feuilles (à l’instar du manteau neigeux mais pour des raisons bien différentes).



Coupe thermique verticale
de l’atmosphère



TEMPERATURES RESSENTIES

La "température ressentie" indique clairement qu’on dépasse la mesure physique stricte pour tenir compte de la perception humaine, vitale.

Le "WINDCHILL" (wind pour vent, chill pour refroidissement) est un paramètre composite combinant à la fois l’effet de la température et du vent sur la peau nue. On sait – chacun le ressent, justement – que le vent est un efficace facteur réfrigérant, parfois agréable par temps trop chaud, mais éventuellement très gênant voire dangereux lorsqu’il fait froid. Le mouvement d'air arrache des calories à la peau en accélérant ses transferts avec l’extérieur, en intensifiant l’évaporation de la sueur.
On s’en protège avec des vêtements isolants qui retiennent de l’air entre leurs fibres (laine, tissus synthétiques…), mais aussi des coupe-vents imperméables, à la pluie, à la neige, au vent, car un vêtement isolant qui laisse trop passer l’air n’a plus guère d’efficacité quand la tempête le transperce. Le vêtement imperméable moderne fait obstacle au vent tout en préservant les échanges humides entre le corps et l’extérieur (à l’effort en particulier, le port d’habits   mouillés et froids est d’un grand inconfort). Les Canadiens, créateurs du windchill, viennent de l'ajuster, considérant qu’il manquait quelque peu de pertinence.
Ils l’ont notamment compris (retours du public) lors de froids particulièrement sévères, fin 1999, tandis que l’Europe subissait de plein fouet Lothar et Martin, les tempêtes du changement de millénaire. Bien plus qu’une coïncidence ces cataclysmes, une "téléconnexion", ou, plus explicitement, deux conséquences simultanées, à des milliers de kilomètres de distance, d’un dérèglement exceptionnel (occasionnel aussi, encore que…).

Le tableau de correspondance à double entrée ci-contre (vitesse du vent en km/h et température en °C) des services météo canadien et américain pour déterminer le windchill. La couleur des plages indique en combien de temps des gelures apparaissent sur la peau nue exposée.
Exemples : un vent moyen de 80 km/h par -15 °C sous abri donne l’effet équivalent à une température de -31 °C par temps calme et il peut provoquer des gelures en 10 à 30’ (ces conditions se rencontrent assez fréquemment en régime perturbé d’été, à l’approche du sommet du Mont-Blanc) ; constat plus inattendu : la peau non protégée peut geler par température... positive avec des vents seulement assez forts !)



L' "HUMIDEX" est l'autre indice de température ressentie, mais pour l’été, pour la mise en évidence des inconvénients, des risques liés à la chaleur. Il rassemble dans une même formule température et humidité, tant il est vrai que cette dernière module de façon très perceptible notre ressenti de la chaleur.
Lorsque l’air est sec, notre peau évacue bien les calories en excès reçues du Soleil ou simplement à cause de l’ambiance : la sueur, en s’évaporant, provoque un refroidissement, donc un bien être (on perçoit parfaitement cet effet en sortant de l’eau d’une baignade : avec du vent, par temps bien sec, on frissonne tant que la peau n’est pas complètement asséchée, même au soleil et par température ambiante de 30°C ! ; par ciel chargé, avec une température de 25 °C, sans vent et par forte humidité, sortir de l’eau ne pose aucun problème puisque l’évaporation se fait alors au ralenti).
Par contre, quand l'atmosphère est très humide, à partir de 55/60%, la peau est moite, les vêtements collent à la peau, on est mal à l’aise car l’évaporation très ralentie de la sueur n’apporte plus de fraîcheur, l’air ambiant refusant pratiquement d’absorber davantage d’eau.
En général, quand ces conditions se présentent, le vent est nul ("marais barométrique"), ce qui n’arrange rien, bien au contraire, puisque le vent ne délivre pas son souffle bienfaisant.
Les climats tropicaux ou équatoriaux humides, où les températures n’atteignent pas des sommets (pas bien plus que 30°C), mais où l’humidité est constamment élevée rendent la vie difficile. Dans nos pays tempérés, on subit quelques fois par an cette moiteur au cours des situations orageuses.

Tableau à double entrée ci-contre (humidité relative en % et température en °C) d’évaluation de l’humidex.
Exemple : une température de 28 °C par une humidité relative de 60 % est ressentie comme une température de 35°C.
La légende indique "un certain inconfort", conditions rencontrées fréquemment lors des épisodes orageux estivaux ("temps lourd") 



 





Table WINDCHILL








Table HUMIDEX


Windchill et Humidex se présentent sous forme de chiffres comparables à des températures mais ils n’en sont pas, donc ils ne doivent pas être suivies du °C. Les formules de calcul ont été "arrangées" pour qu’il en soit ainsi.
Certains contestent cette méthode qui prétend mettre en équation un ressenti humain éminemment subjectif, pour des raisons médiatiques, disent-ils...
Sur le plan scientifique strict, ils ont sans doute raison, mais l’essentiel n’est-il pas de trouver une échelle de correspondance, dans laquelle tout le monde peut se situer après usage, un langage commun et efficace entre scientifiques et profanes ?


La PRESSION ATMOSPHERIQUE

Tous les corps s’attirent entre eux. La Terre et la Lune sont soumises à cette attraction mutuelle, ce qui est à l’origine du mouvement de notre satellite.
La Terre attire l’atmosphère. C’est grâce à la force de gravitation que l’atmosphère est restée prisonnière de notre planète.
La Lune, pesant moins lourd, n’a pas pu retenir une enveloppe de gaz autour d’elle. Les molécules composant l’atmosphère ont donc tendance à tomber à cause de l’attraction terrestre, mais, ne pouvant toutes se plaquer à la surface, elles s’étagent les unes au-dessus des autres, un peu comme s’il s’agissait d’un liquide.
La très grande différence entre un gaz et un liquide est que ce dernier est incompressible (propriété utilisée dans les presses hydrauliques, les vérins), alors que le premier ne l’est pas : on peut réduire le volume d’un gaz, le comprimer.
C’est pour cela que les molécules situées en altitude, appuyant de tout leur poids sur celles du dessous, les contraignent à se rapprocher : l’air est plus dense dans les couches inférieures, de moins en moins à mesure que l’on monte.

Isolons par l’imagination une colonne d’air cylindrique. Elle a un poids, elle appuie sur la surface de la Terre : la "pression atmosphérique".
Prenons un ascenseur pour grimper dans la colonne et arrêtons-nous à un niveau intermédiaire. Dessous de l’air, au-dessus de l’air. On constate avec un baromètre que la pression a baissé. Normal, puisque la colonne qui surmonte le capteur est maintenant réduite.
En poursuivant notre ascension, on remarque, de mesure en mesure, que la pression diminue de moins en moins vite pour une même dénivellation.
Logique puisque l’air est plus dense, plus serré à la base, de moins en moins compressé par la colonne qui le surmonte encore à mesure qu’elle se réduit : 100 mètres de colonne sont plus lourds à la base, que partout plus haut ; quand on monte de 100 m on perd beaucoup de pression en bas puisque les molécules y sont très proches les unes des autres, donc très nombreuses, on en perd bien moins, et de moins en moins, à mesure qu’on gagne de l’altitude, puisque les molécules se desserrent, leur nombre diminue pour un volume identique.

Principe du baromètre à mercure (Torricelli)





Baromètre anéroïde



Les instruments et unités de pression

En 1664, l'italien Torricelli a l'idée de mettre du mercure dans un tube et de le retourner dans une cuvette en bouchant son extrémité. Il observe que le mercure ne s'écoule pas dans la cuvete mais qu'il reste toujours à une hauteur d'environ 760 mm.
La pression d'air sur la cuvette empêche le tube de se vider. (Lorsque la pression de l'air baisse, la colonne de mercure descend et inversement).
Il conçut ainsi le premier baromètre, dont le principe a été longtemps utilisé par les anciens météorologues pour mesurer la pression ; d'où l'unité utilisée, le millimètre de mercure (mm Hg) ou le centimètre de mercure.

En 1844, le français Lucien Vidie inventa le baromètre anéroïde. Une capsule métallique, vidée partiellement de son air, se détend ou s'écrase sous l'effet des évolutions de la pression atmosphérique. Ces déformations sont transmises à une aiguille qui tourne autour d'un axe central et qui indique la pression de l'air sur un cadran gradué.


L’unité internationale de pression est le pascal : 1 Pa = 1 N/m2 =0,01 mbar. En météo, on utilise le hectopascal (1hPa = 100 Pa).


___hectoPascal (hPa) :


___millimètre de mercure
______ (mm Hg) :

___atmosphère (atm) :


___Newton/m2 (N/m2) :







NB : mettre la pression à convertir dans l'une des cases et la conversion apparaîtra.
Les petits curseurs (à droite) permettent ensuite d'augmenter ou diminuer les valeurs.

L'ALTIMETRE


On mesure la pression avec un "baromètre" (tube à mercure traditionnel, mais désormais interdit, cadran, affichage digital...). L’étroite correspondance entre pression et altitude fait que le baromètre peut être adapté pour fournir directement des valeurs de cette dernière : l’"altimètre ". La miniaturisation des capteurs a permis ces dernières années de les introduire dans des montres, ce qui est fort pratique pour l’alpiniste, le libériste.

Deux précautions à prendre :
- "caler" l'appareil en affichant l’altitude vraie du point de départ, ce qui permet de bien mettre en concordance pression et altitude au moment de l'usage ;
- "corriger" les altitudes lues au cours d’une ascension en tenant compte de la température moyenne de la couche traversée, entre départ et point de mesure intermédiaire ou final. En effet, l'air n'a pas la même densité selon qu'il est froid ou chaud, et que l'humidité est plus ou moins grande (ce dernier facteur est négligeable). Les molécules sont plus proches les unes des autres dans de l'air froid, plus espacées dans l'air chaud.
Il en résulte qu'on perd ou gagne moins de pression pour le même dénivelé selon que l'on est dans une masse d'air ou l'autre.
Les altimètres sont programmés par défaut sur l'"atmosphère standard", atmosphère moyenne fictive qui sert de référence, notamment en aéronautique. Les erreurs d'altitude consécutives à ces décalages entre réalité et référence peuvent atteindre 5%, en cas de grands froids ou de fortes chaleurs (soit plusieurs dizaines de mètres pour une ascension de l'ordre de 1000 m).
En air plus froid que la moyenne, l'altimètre perd plus vite de la pression, donc de l'altitude, car l'air est plus dense : on se croît plus haut que vraiment.
En air plus chaud que la moyenne, l'altimètre perd moins vite de la pression, donc de l'altitude, car l'air est peu dense : on se croît plus bas qu'en vrai.
Les notices constructeurs fournissent les formules qui permettent de procéder aux calculs d'ajustement ; elles supposent que soient mesurées avec justesse les températures au départ et à l'arrivée de façon à pouvoir calculer la température moyenne de la couche traversée, valeur dont l'écart à la "norme" conditionnera la correction d'altitude à apporter.
Bien sûr, les rectifications ne se justifient vraiment que pour les dénivellations importantes, sinon on peut s'accommoder de la dérive. Au bivouac ou au refuge, l’altimètre  restant à une altitude fixe, les fluctuations de la pression ne sont plus dépendantes que de l'évolution atmosphérique : il sert donc de baromètre.
Il n’est point besoin de prévoir un aménagement spécial pour les baromètres car la pression est la même à l’extérieur ou à l’intérieur (sauf pressurisation des locaux).
Les anciens baromètres à mercure, les baromètres à cadrans, encore prisés pour leur qualité décorative, affichent des indications de type de temps en regard des graduations (tempête, pluie, variable, beau, très sec). Informations intéressantes, correspondant assez bien en général au temps qu’il fait.
Mais un "très sec" d’hiver signifie le plus souvent brouillard ou nuages bas, ciel gris et sombre… "Variable" signifie quoi, au juste ?... Ces deux exemples parmi d’autres fixent les limites d’une lecture trop confiante.
L'évolution technologique bouleverse ces pratiques : le GPS permet, en s'affranchissant des approximations du baromètre, une localisation extrêmement précise, quelle que soit la face où l'on se trouve, puisque les calculs se font à partir de la réception des signaux d'une flotte d'au moins 24 satellites américains, évoluant sur des orbites à 20200 km d'altitude. Sauf dans les endroits encaissés, et éventuellement en forêt, il y en a en principe toujours suffisamment "en vue" (4) pour permettre le positionnement à 20 m près dans le plan horizontal, à 1 m près en altitude.
Galileo (système de positionnement par satellites mis en place par l'Union européenne à 23222 km d'altitude) lorsqu'il sera pleinement opérationnel, permettra un positionnement nettement plus précis (autour de 20cm avec la dernière génération des satellites Galileo). 

C’est la tendance qu’il faut préférer

Bien plus que la valeur instantanée de la pression, la tendance contient le plus d’information sur le sens d’évolution possible du temps.
Une hausse régulière sur plusieurs heures anticipe la plupart du temps une amélioration ; une baisse de même allure annonce le plus souvent l’approche aggravante d’une perturbation.
Les décrochages quasi instantanés vers le haut ou le bas accompagnent des phénomènes intenses, éventuellement ponctuels, comme l’orage (baisse brutale avant certains fronts orageux, crochet de hausse à leur passage).

A retenir que certaines perturbations très actives – et très ventées – s’accompagnent de pressions élevées (1025 hPa voire plus). Par contre, en hiver essentiellement mais pas seulement, on peut observer du vrai beau temps avec des pressions faibles. Des cas relativement peu courants toutefois.

La mesure de la pression en plusieurs points simultanément montre que celle-ci n’est pas la même d’un endroit à l’autre. Comme la pression diminue en s’éloignant du sol, il a fallu trouver une formule pour "réduire au niveau de la mer" celle mesurée ici ou là, pour l’affranchir de l’effet d’altitude propre à chaque point. Cette utilisation d’un niveau commun de référence était la condition impérative pour que l’ensemble des valeurs soient homogènes, comparables. Muni de ces collections de mesures instantanées, on peut dès lors les regrouper sur des cartes afin de les analyser.
Le champ de pression au niveau de la mer est simplifié ; on n’en conserve qu’un nombre réduit de données, sous forme de lignes d’égale valeur de pression : les "isobares".
Il apparaît immédiatement, sur des cartes à grande échelle (Europe- proche Océan, p.ex, car, comme pour un tableau, si on s’approche trop près, si on trace les pressions sur un domaine trop petit, on passe à côté de la cohérence d’ensemble) que ressortent des zones ou la pression est plus haute qu’ailleurs ("anticyclones" – centre repéré par un "A" ou "H" pour high en anglais), d’autres où elle est plus basse ("dépressions" – centre repéré par un "D" ou "L" pour low en anglais), des "dorsales" ou crêtes de hautes valeurs dans le prolongement de certains anticyclones,  des "talwegs" ou vallées de basses valeurs, extensions éventuelles des dépressions, des "cols" au passage d’une dépression à l’autre, entre deux anticyclones, des "marais barométriques", plages plus ou moins vastes où les différences de pression sont faibles, où l’organisation est indécise.
Un ensemble de termes ou expressions calquées sur les accidents de relief, la topographie.

En France, la pression a fluctué depuis le début des mesures continues (autour de 150 ans) entre 1049,7 hPa, le 20 février 2020, à Abbeville, et 947,1 hPa, le 25 décembre 1921, à Boulogne-sur-Mer.
Dans le monde, les records actuels (en-dessous de 300m) appartiennent à Agata (Russie) avec 1083,8 hPa, le 31 décembre 1968, et au typhon Tip, au large des Philippines, le 12 octobre 1979 avec 870 hPa.

 

Atmosphère standard 

Pour des raisons pratiques, surtout aéronautiques, un modèle d’atmosphère a été fixé par les conventions internationales de l’OMM et de l’OACI (Organisation de l’Aviation Civile Internationale).

- au niveau mer, la température standard est T = +15°C
- la pression atmosphérique standard est Patm = 1013,25 hPa
- le gradient vertical température est de -6,5°C tous les  1000 m. 

La réalité s’écarte bien sûr plus ou moins, à chaque instant autrement, de cette fiction très commode pour la navigation aérienne et la cartographie météo.
Selon cette répartition normalisée, la pression "standard" au sommet du Mont Blanc est voisine de… 555 hPa !







Figures isobariques
sur les cartes météo





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